De la rencontre entre les mots de Benoît Sitzia et l’image graphique d’Aurélie Sonnet est née une exploration commune : faire vivre la poésie dans l’espace visuel. Chaque poème devient matière, constellation, élan. Les murs se font alors porteurs de souffle, d’ombre et de lumière. Cette collaboration explore la frontière entre le langage et la forme. Les poèmes de Benoît Sitzia deviennent des paysages intérieurs où le graphisme cherche à révéler la respiration, la texture et le mouvement du verbe.
Au souffle limite du jour
Tu apposes devant
moi un sceau de mystère.
Ton apparition,
aux secrets de sel et d’eau,
Appelle
à voix de prière,
Ce que je donne à ton silence
À l’alliance Esprit
Tu portes devant toi
l’orbe de reddition
l’anneau de paix et de feu
d’Or serti
de crépuscule et d’aube.
Ton apparition,
aux vœux de ciel et de terre, dans l’air
Trace
à doigt de plume,
Ce que je donne à ton silence
A voix basse, plus près,
plus près encore
1′ Espace
oint d’invisible et de patience
consacré, aux corps poèmes
Tu déposes
entre toi et moi
la possibilité de l’Amour.
Ton apparition,
au seuil d’une évidence
Soit
à grâce d’étoile,
Ce que je donne à ton silence
Livre de consolation
Carnets sur soi n°7
14.10.2024
Un instant de nuit, j’ai déposé de l’Or
entre tes mains de mémoire,
ton souffle léger
se vente de douceurs et de corps
De sens,
je t’apprends par Coeur
Pris d’un instant de nuit, j’ai laissé mon visage
entre tes mains miroirs
déposé, de l’abri sûr,
les masques et l’onguent
De sens,
je m’apprends par Coeur
En un instant, de nuit,
entre tes mains, à l’orbe gloire
J’ai relevé les yeux
à l’heure de la Lumière, plus que la Lumière
De sens,
tout est clair d’apprendre par Coeur
d’un instant de nuit.
Livre de consolation
Carnets sur soi n°6
28.08.2024
Du chien au loup, avancer dans la gueule de l’aube, un bâton de lumière à la main,
un rameau de nuit dans l’autre main,
Entrer, avec concentration,
en humilité,
Prier
Pour un pas,
Pour un autre pas,
Pour un pas de plus,
Pour oublier le décompte de la marche
Vers ce trait de fin du temps
Pour ne pas se perdre.
Pour conjurer la division,
en se soulevant haut et droit des administrations de ce monde
Livre de consolation
Carnets sur soi n°1
22.06.2023
Je devine dans la ramé, secret
ton visage
orné de fleurs impossibles.
Être voilé de mystère et d’en corps roi
souffle sidéral
tu présides à la frontière de l’Or et de la nuit
Aux jardins sujets
aux heures et instants
d’un Éden autre
Nos étoiles se sacrent d’invisible
Emprunté aux astres, le monde te garde entre ses côtes,
plus près du cœur
de mes bras empêchés
dans ses branchages
Je t’aime
tu tiens le passage.
Dialogues d’Hadès et Perséphone
(extrait) #1 : de Perséphone
18.07.2024



